Le 26 décembre 2024, un convoi de festivaliers en route vers Tadjourah, ville côtière située au nord de Djibouti, a été pris pour cible par un groupe armé. Cette attaque a rapidement fait la une des médias nationaux, le gouvernement djiboutien imputant immédiatement la responsabilité de l’incident au Front pour la Restauration de l’Unité et la Démocratie (FRUD-armé), un groupe rebelle actif dans le pays. Cependant, des enquêtes récentes ont révélé que cette attaque pourrait n’avoir été qu’un moyen de manipulation orchestré par le gouvernement lui-même, dans le but de discréditer le FRUD, de semer la confusion dans l’opinion publique et de justifier l’embargo économique dans le Nord de Djibouti.
Un convoi pris pour cible, un gouvernement réactif mais confus
Le convoi de festivaliers, principalement constitué de jeunes et de familles, se rendait à Tadjourah pour célébrer la 2ème édition du festival de Tadjourah, a été attaqué dans la région de Lac Assal dans la localité de Taffaré, par un groupe armé non identifié. Des civils ont été intimidés, chassés de leurs véhicules et rançonnés. Les autorités Djiboutiennes ont, dans les heures qui ont suivi l’incident, imputé sans réserve l’attaque au FRUD-armé, un mouvement rebelle qui lutte depuis des années pour une plus grande autonomie pour les régions périphériques du pays. Le lendemain, lors de la conférence sur le Madqa à Tadjourah, le premier ministre Abdoulkader Kamil s’est distingué avec ostentation en faisant le parallèle avec le FRUD et le terrorisme et suggérer par la même occasion des lois qui régissent le terrorisme dans le code pénal Afar. Après avoir imposé au parlement djiboutien le FRUD armé comme « groupe terroriste », l’exécutif djiboutien voudrait bénéficier des mêmes aisances pour détourner le droit coutumier Afar à son avantage.
Cependant, plusieurs éléments ont rapidement soulevé des doutes sur cette version des faits qui suggéraient que l’incident n’était pas le fruit d’une offensive rebelle. En effet, plusieurs témoins oculaires ont rapporté que les assaillants portaient des treillis militaires et cagoules pour notamment éviter d’être reconnu. Un comportement suspect pour un mouvement rebelle qui a toujours assumé ses actions. De plus, la nature de l’attaque a été jugée inhabituelle pour un groupe rebelle qui, dans le passé, privilégiait les embuscades et les actions militaires bien coordonnées, pas des attaques sur des civils en déplacement pour des festivités.
Une seule source à l’origine de l’information
Les rumeurs selon laquelle cette attaque aurait été orchestrée par le FRUD ont rapidement trouvé écho auprès de la population. Une tentative de manipulation orchestrée par un groupe qui évolue dans le domaine social, très actif au sein de la société civile et qui bénéficie des canaux de communication avantageux regroupant parfois de milliers de personnes. Une stratégie de désinformation particulièrement pernicieuse et efficace. Dans leurs accusations, le groupe impute la responsabilité de l’attaque à un certain Mohamed Kassim auquel les autorités djiboutiennes se sont empressées d’éditer un mandat d’arrêt.
Le jeu de manipulation politique
Mohamed Kassim, jeune leader du FRUD qui a récemment rejoint le maquis s’est peu à peu imposé comme une figure emblématique de cette jeunesse Afar désireuse de prendre son destin en main. Mohamed gène parce qu’il est tout l’archétype d’un djiboutien lambda qui a fréquenté l’école de la République et travailler dans l’administration djboutienne. Son ascension dans le FRUD-armé inquiète le pouvoir djiboutien qui veut à tout prix cherché l’isoler.
Une Opération de Distraction
Si l’on se fie aux preuves qui commencent à émerger, il semble que l’attaque du convoi de festivaliers n’était pas un simple acte terroriste, mais bien une opération complexe de manipulation politique. L’attaque a ainsi permis au gouvernement djiboutien de justifier des arrestations massives et de maintenir un climat de peur propice à des actions répressives.