DAY, une forêt primaire en déclin

La forêt du Day, située dans la région de Tadjourah au nord-ouest de Djibouti, est l’un des rares espaces forestiers du pays et constitue un écosystème unique et précieux en Afrique de l’Est. Elle occupe une place importante en raison de sa biodiversité exceptionnelle et de son statut de zone écologique sensible. Cependant, au fil des décennies, la forêt du Day a subi une dégradation alarmante de sa couverture végétale, un phénomène qui menace non seulement l’environnement local, mais aussi les moyens de subsistance des communautés qui dépendent de cet écosystème.

Un écosystème unique en péril

La forêt du Day, classée parc national en 1939, se situe à une altitude de 1 500 à 1 700 mètres, au cœur du massif du Goda. Cette région, caractérisée par un climat semi-aride, bénéficie de conditions spécifiques qui permettent la croissance d’une végétation relativement dense. Elle abrite plusieurs espèces endémiques, comme le genévrier africain (Juniperus procera) et l’olivier d’Afrique (Olea africana), ainsi que de nombreuses espèces animales, dont certaines sont menacées d’extinction aujourd’hui. En raison de sa biodiversité unique, la forêt du Day est considérée comme une réserve naturelle d’importance nationale.

Malgré l’importance écologique de la forêt du Day, les efforts de protection et de reboisement de cette région restent largement insuffisants. La forêt est passée de 1.500 ha en 1984 à moins de 900 ha aujourd’hui. L’action de l’homme accentuée par la surpopulation et le manque de pluies sont d’ailleurs les principales causes de la dégradation de cette forêt. Plusieurs éléments indiquent aussi un manque de volonté politique dans la préservation de ce patrimoine naturel.

Djibouti manque de politiques environnementales spécifiques et efficaces pour la protection de la forêt du Day. Bien que des plans de conservation aient été envisagés, ils ne se sont souvent pas concrétisés ou ont été mal exécutés, faute de priorités claires et d’objectifs de long terme. Les décisions de protection restent souvent peu appliquées ou dépendent de financements étrangers, créant une dépendance et un manque d’engagement local.

Les initiatives de reboisement nécessaires pour restaurer la forêt du Day sont insuffisantes, faute de financement national. Peu de fonds sont alloués pour la mise en place de programmes de replantation ou pour la création de pépinières locales capables de fournir les jeunes plants d’espèces endémiques. Cette situation conduit à une absence de réponse à la déforestation et à l’érosion des sols, facteurs essentiels à l’avenir de la forêt.

La gestion durable des ressources naturelles nécessite l’adhésion des populations locales. Cependant, en raison d’un manque de programmes de sensibilisation et de formation, les communautés environnantes, qui dépendent de la forêt pour le bois de chauffage et le pâturage, continuent d’exploiter la forêt sans pratique durable, accentuant la dégradation de l’écosystème. Le manque de soutien et de communication de la part des autorités a renforcé cette dynamique destructrice.

Une lueur d’espoir

En Juillet dernier, le Fonds pour l’Environnement Mondial a débloqué un montant de 3,2 millions de dollars pour la conservation de la biodiversité et la restauration de la forêt du Day. Le projet sera mis en œuvre par le ministère de l’Environnement de Djibouti, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), sur une période de cinq ans.

Reste à savoir si ce projet ira à termes sans aucunes malversations comme constatés dans les précédents projets de reboisement de la forêt millénaire du Day.

La forêt primaire du Day

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