Arrêtés en mars 2024 à Dawdaya à la suite d’un accrochage entre le FRUD-armé et l’armée djiboutienne, quinze nomades sont toujours incarcérés sans procès dans la prison de Gabode. La Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme dénonce une répression ciblée, arbitraire et silencieuse contre des citoyens.
Un climat de peur et une répression ciblée
Dans le silence des régions périphériques de Djibouti, à Daoudaya, quinze nomades ont été arrêtés à la volée par les forces armées en mars 2024, suite à des affrontements entre les militaires et le FRUD-armé. Aucune preuve tangible n’a été présentée contre eux. Leur tort ? Habiter une zone dite “sensible” et être perçus, sans fondement, comme proches de la rébellion.
Loin des tribunaux, sans accès à un avocat ou à des soutiens à Djibouti-ville, ces hommes sont privés de liberté depuis plus d’un an. Ils ont été embarqués et transférés à la prison de Gabode, tristement connue pour ses conditions de détention inhumaines. Deux d’entre eux ont récemment été relâchés, mais treize restent écroués sans inculpation ni procès.
Des vies bouleversées, une subsistance détruite
Ces nomades ne vivent que de l’élevage. Mais même cela leur a été arraché : l’armée aurait confisqué leurs troupeaux au moment des arrestations, aggravant leur vulnérabilité. Cette double peine — détention arbitraire et ruine économique — illustre la brutalité avec laquelle l’État entend contrôler les zones rurales.
Selon la Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme, il ne s’agit pas là d’un fait isolé. Ces arrestations s’inscrivent dans une stratégie de pression politique visant à museler les populations périphériques, suspectées systématiquement de sympathie avec les mouvements rebelles.
Un cri d’alarme dans l’indifférence générale
La LDDH tire la sonnette d’alarme : les détenus souffrent physiquement et psychologiquement. Leur santé se détériore dans l’indifférence générale, et aucune démarche judiciaire sérieuse n’a été entreprise. L’organisation appelle à leur libération immédiate et à la fin des pratiques répressives dans les zones nomades.