Une nouvelle attaque des shebab à Mogadiscio : un contexte de violence persistante en Somalie

Le mardi 18 mars, une attaque terroriste a secoué la capitale somalienne, Mogadiscio, peu après le passage du convoi présidentiel. Une bombe a explosé, détruisant un hôtel dans le quartier de Hamar-Jajab. Si l’objectif principal semblait être de viser le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, qui se rendait vers l’État d’Hirshabelle, l’explosion a fait plusieurs victimes parmi les civils présents sur les lieux. Les shebab, le groupe islamiste radical affilié à Al-Qaïda, ont rapidement revendiqué l’attaque.

Un attentat ciblé contre le président

Les circonstances de l’attaque révèlent un climat de violence croissante en Somalie. Alors que le président Hassan Cheikh Mohamoud était en route pour une mission importante dans la région d’Hirshabelle, où l’armée somalienne mène une offensive d’envergure contre les shebab, l’attentat visait clairement à déstabiliser la situation. Heureusement, selon les autorités, le président est arrivé sain et sauf à destination, ce qui a été confirmé par un conseiller à la sécurité nationale, Hussein Sheikh Ali. Cependant, cette tentative d’assassinat fait écho aux nombreuses menaces qui pèsent sur la Somalie, un pays plongé dans un conflit quasi permanent depuis la chute du gouvernement Siad Barre.

Le ministre de l’Information a rapidement réagi en qualifiant l’attaque de « lâche » et en affirmant que l’objectif des terroristes était de semer la terreur parmi les civils. La solidarité avec les victimes de l’explosion a été soulignée, bien que le nombre exact de morts et de blessés demeure difficile à établir, les témoins ayant évoqué de nombreuses victimes parmi les habitants de l’immeuble détruit. Selon certains témoins, des civils ont perdu la vie dans les décombres de l’hôtel, tandis que d’autres ont été blessés, notamment des passagers d’un véhicule détruit par l’explosion.

Une guerre sans fin avec les shebab

L’attaque s’inscrit dans le cadre d’une guerre de longue haleine menée par le groupe shebab contre le gouvernement somalien. Ce groupe radical islamiste, lié à Al-Qaïda, lutte depuis plus d’une décennie pour renverser le gouvernement fédéral et instaurer une version stricte de la loi islamique en Somalie. Leur influence reste forte, en particulier dans le sud et le centre du pays, malgré les efforts des forces armées somaliennes, soutenues par des milices locales et l’intervention de la Force de l’Union africaine (AMISOM) ainsi que des frappes américaines.

Les récentes offensives menées par l’armée somalienne, avec l’appui de l’Union africaine et des frappes aériennes américaines, ont permis de réaliser des avancées contre les shebab, mais la situation reste très instable. L’État somalien a récemment promis une « guerre totale » contre les terroristes, une déclaration qui montre la détermination du gouvernement à éradiquer cette menace, mais aussi la difficulté de la tâche face à un groupe bien implanté et résilient.

Le mois dernier, une autre attaque des shebab, au cours d’une réunion de lutte contre leur groupe, a fait au moins neuf morts dans un hôtel du centre de la Somalie. Cette recrudescence des attentats, tant à Mogadiscio qu’en dehors de la capitale, témoigne de la difficulté à contenir un groupe armé qui continue de terroriser les civils et d’affecter le moral des troupes.

La résilience face à la menace

Malgré ces attaques répétées, le gouvernement somalien reste déterminé à poursuivre sa lutte contre les shebab. Le conseiller à la sécurité nationale a souligné que l’attaque ne saurait intimider le peuple somalien, une déclaration qui réaffirme la résilience de la nation face à la violence terroriste. Cependant, il est difficile de voir une issue rapide à ce conflit, compte tenu de l’ampleur du groupe shebab et de ses capacités à mener des attaques ciblées.

La communauté internationale, qui soutient le gouvernement somalien, pourrait jouer un rôle crucial dans l’intensification des efforts pour désarmer et démanteler ce groupe. Toutefois, la Somalie reste un pays parmi les plus pauvres du monde, confronté à des défis économiques, humanitaires et sécuritaires de grande envergure. En attendant une résolution plus durable de la crise, le peuple somalien continue de vivre sous la menace constante des terroristes, un fardeau qu’il porte avec une résilience et une détermination remarquable.

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